Après le collège, je cherchais à m’orienter vers un métier manuel, sans savoir très bien lequel. Je suis allé aux portes ouvertes de deux établissements dans ma région, près de Melun, et celui des Compagnons m’a semblé le plus intéressant même si, à l’époque, je ne connaissais pas grand-chose à ce système. Je voulais surtout obtenir mon CAP…
Après mon CAP, mon formateur, Compagnon lui-même, m’a proposé de faire un autre CAP d’installation en menuiserie en un an avant d’envisager la préparation du BP (brevet professionnel), indispensable pour s’installer. Après ce diplôme, il m’a donné le choix de poursuivre mon parcours en brevet professionnel ou de partir pour le Tour de France. Comme je vivais chez mes parents et n’avais pas encore d’attaches, j’ai choisi l’aventure du Tour. Avant de prendre ma décision, je suis allé vivre deux semaines à Grenoble, dans une maison des Compagnons. La journée, j’étais chez un patron, et le soir, je retrouvais les itinérants sur le Tour. J’ai découvert des jeunes passionnés par leur métier. Ils descendaient tous les soirs au dîner après s’être changés et, ayant une certaine idée de la rigueur… ça m’a plu.
J’ai prévu d’aller en Inde [...]Pour corser un peu la chose, j’irai en stop !
Cela implique d’avoir terminé un ouvrage personnel d’environ 400 heures de travail qu’il faut réussir à caser entre l’entreprise, les cours du soir et du samedi matin. Mais pour devenir Compagnon, la maîtrise professionnelle compte autant que l’attitude. Le Tour représente des années intenses mais très riches.
Notre système de formation repose sur le bénévolat. J’ai commencé à enseigner dans le CFA où j’avais moi-même démarré, en remplaçant mon formateur ! J’ai pour ambition de mener tous mes élèves jusqu’au BP. Ensuite, j’ai prévu d’aller en Inde retrouver un ami que j’ai rencontré pendant le Tour. Il a monté une entreprise de menuiserie là-bas. Le Tour m’a donné le goût du voyage et de l’aventure. Pour corser un peu la chose, j’irai en stop !