Aller plus loin...
Son histoire personnelle l’a poussé sur les routes pour un long voyage : après la Turquie, où il a appris la langue pendant un an à l’université d’Istanbul, il a séjourné à Berlin, en Allemagne, avant de rejoindre la France.
Nous accueillons les familles étrangères nouvellement arrivées à Paris. Elles sont dirigées vers nous par les mairies des différents arrondissements de la capitale. Nous nous occupons surtout de leurs enfants mineurs. Beaucoup de ces familles sont déracinées : elles sont dans des situations analogues à la mienne et je comprends leurs problèmes, car je suis passé par là. Je remplis les dossiers et les formulaires des différentes formations. Je travaille aussi avec les mineurs isolés, que j’accompagne au quotidien dans les écoles, pour servir d’interprète ou d’intermédiaire lors des démarches administratives. Même lorsque les personnes ont trouvé un logement, un travail ou une formation, je reste en lien avec elles et surtout avec les plus jeunes.
Oui, car je continue mes études en même temps. Quand je termine ma journée au Casnav, je vais à la fac suivre des cours du soir jusqu’à 20 h. Je me couche à 22 h et je me réveille à 4 h pour réviser jusqu’à 8 h. J'ai des cours le samedi mais j’arrive aussi à m’accorder du temps pour sortir le soir avec mes amis.
Je sais que je suis utile, et parler plusieurs langues m’aide à communiquer avec des personnes d’horizons différents. Je parle français avec mes collègues, cela me fait aussi un entraînement régulier qui m’aide à progresser. Cet engagement est une belle expérience humaine. Je suis content de pouvoir aider ces familles sans rien attendre en retour. C'est pour moi le moyen de connaître la valeur du travail et de trouver ma place dans la société.