

Platan, la jeune pousse qui végétalise le quotidien

En 2015, j’étais en stage dans une start-up de Buenos Aires, spécialisée dans les équipements pour pratiquer le polo. Rien à voir avec le végétal, sauf que la ville elle-même est en permanence habitée par la nature, de manière sauvage ou calculée. J’ai adoré ça ! Depuis longtemps le mélange nature et ville, les ruches sur les toits, ou un mur végétal comme celui du musée du quai Branly à Paris me fascinent. Au même moment j’ai fait la connaissance de ma future associée, Marine Dubois, simple touriste mais avant tout, fleuriste ! En rentrant à Paris, on s’est revues et on a décidé de monter un projet ensemble. Entre-temps, j’ai passé 2 ans en alternance chez Schneider Electric, dans leur branche finance. Puis j’ai commencé à travailler sur un business plan, et nous avons joint toutes les deux nos domaines de compétences respectifs : les fleurs pour elle, et le commerce international pour moi. Notre entreprise est née officiellement le 1ermars 2018, même si on avait commencé à travailler dessus plus tôt !
D’abord, par mon école, l’ESCE (École supérieure du commerce extérieur) : au lieu de rendre un mémoire classique, en accord avec mes profs, j’ai travaillé sur une étude de marché, « Le mur végétal, futur outil de la communication ? ». Ensuite, quand j'étais alternante, j’ai pu profiter du parcours "Initiatives entrepreneurs", proposé par Schneider Electric en interne. Tous ceux qui quittaient l’entreprise avec un projet entrepreneurial pouvaient décrocher (après passage devant un jury) une subvention de 10 000 euros. Je l’ai touchée début 2018, ça a été un super coup de pouce ! Et puis, le Conseil départemental des Hauts-de-Seine nous a aidées à trouver nos premiers locaux, 6 mois durant, au sein de l’université de Paris-Nanterre, dans un incubateur spécialisé dans l’économie sociale et solidaire : chez Platan, les matériaux sont recyclés, en repartant dans une chaîne de production ! Grâce à cet incubateur, on a pu dénicher un de nos premiers clients, Paprec, spécialiste du recyclage. Toujours grâce à Paris-Nanterre, nous avons pu intégrer le programme Pépite, destiné aux étudiants-entrepreneurs, un statut réservé aux personnes récemment diplômées (mon cas), ou en cours d’études. De là, nous avons eu accès à Station F, pour un prix modique, en octobre 2018, ce qui nous a donné une belle crédibilité. Enfin, nous faisons partie de Schoolab, un studio d’innovation qui aide les jeunes start-up.
Une trentaine de clients, du campus Molitor à My Little Paris, en passant par le groupe IGS et Icade. Hormis des paysagistes, nous n’avons aucun concurrent direct sur le segment de la communication végétale ! Et nous sommes les seuls à travailler du végétal sur-mesure avec des matériaux éco-conçus. Depuis peu, nous avons une stagiaire rémunérée, et d’ici 3 mois, nous pourrons enfin nous payer. Nous allons même participer comme exposants à 2 salons en avril, Produrable et Workspace, et nous prévoyons de déménager bientôt à Pantin, dans la Cité fertile, qui nous hébergera pendant 3 ans, si tout va bien !
Ne jamais rester dans son coin avec son idée, mais la confronter le plus vite possible au marché et aux clients. On n’a rien à perdre en étant jeune !
C'est pour promouvoir l'esprit d'entreprendre chez les jeunes filles que le secrétariat d'État aux Droits des femmes et le mouvement 100.000 entrepreneurs organisent chaque année la semaine de l'entrepreneuriat féminin.
La 7e édition, qui s'est tenue du 5 au 14 mars 2019, a mobilisé plus de 1000 femmes entrepreneures qui sont intervenues individuellement dans des classes ou collectivement dans des forums, dans toute la France métropolitaine et d’Outre Mer.